dimanche 29 décembre 2013

2013 en lectures

Je pique à mon ex-directrice de thèse l'idée d'une petite rétrospective de mes lectures de l'année, plus ou moins organisée façon topten bestof du meilleur et du pire. Allez, on y go, en improvisé et sans trop y réfléchir:

1) Meilleur livre pour enfants en angliche dont j'ai hâte qu'il soit traduit en français pour que vous puissiez touszétoutes le lire parce que c'est un superbe ovni: Maggot Moon, Sally Gardner.

2) Meilleur gros pavé bien lourd où malgré le fait qu'il y a pas d'histoire et que les personnages sont complètement nunuches c'est absolument impossible de ne pas le lire compulsivement tellement c'est splendide: Le musée de l'innocence, Orhan Pamuk.

3) Meilleur grand classique qu'on t'a toujours dit de lire et quand tu le lis en fait eh ben tu le trouves tout nul après la fameuse première phrase: Aden Arabie, Paul Nizan. 

4) Meilleur roman adulte et meilleur livre tout court, et meilleure auteure et meilleure personne: Les mandarins, Simone de Beauvoir.

5) Meilleur livre dont c'est difficile pour moi de persuader les gens qu'il est génial étant donné qu'il a été écrit sous pseudonyme par la meuf qui a écrit Harry Potter et du coup les gens croient que je suis aveuglée par l'amour: L'appel du coucou, Robert Galbraith/ J.K. Rowling. 

6) Meilleur livre de philo qui sert à la fois à donner un sens à ta recherche et à ton existence et qui est donc du 2 en 1 façon Mir Laine: Le désir et le temps, Nicolas Grimaldi.

7) Meilleur livre pour enfants en français où tu te dis merde pourquoi je l'ai pas écrit: Mon Amérique, Alice de Poncheville.

8) Meilleur livre pour ados en français où tu te dis eh merde encore un que j'ai pas écrit: La drôle de vie de Bibow Bradley, Axl Cendres.

9) Meilleur album en français où, idem: L'oeil du pigeon, Séverine Vidal.

10) Livre le plus férocement ennuyeux avec quatorze personnages qui s'appellent Thomas et où tu bâilles tu bâilles tu bâilles: Wolf Hall, Hilary Mantel.

11) Meilleur livre pour enfants que tu pensais vraiment que tu allais détester parce qu'il est écrit entièrement en poèmes et c'est un truc de loser ça, et en fait non pas du tout, c'est un chef-d'oeuvre: The Weight of Water, Sarah Crossan.

12) Pire livre: il y en a deux ex-aequo, et malheureusement ils ont tous deux été écrits par des amies (pas des Françaises je précise!!!) donc je ne vais pas les mentionner. Mais ils étaient bien pourris. Bien bien pourris. Oh! là! Qu'est-ce qu'ils étaient pourris!

Et maintenant, mes projets de lecture pour 2014...

  • Des auteurs américains du XXe et XIe siècles: je veux découvrir John Dos Passos, Nelson Algren, Don De Lillo, Thomas Pynchon. D'autres suggestions? Je précise que ce n'est pas gagné d'avance car à part Philip Roth et Paul Auster je ne suis pas fan des auteurs américains (je déteste notamment Faulkner, Steinbeck, Hemingway - impossible - et je n'aime pas particulièrement Fitzgerald).
  • Toujours plus de philo, pour le boulot et pour moi-même. J'ai une reading list de huit pages, et je dois notamment terminer Etre et temps (ha.ha).
  • Beaucoup plus de BD: j'ai complètement perdu de vue ce qui se passe en BD en ce moment. Toujours pas lu Le bleu est une couleur chaude par exemple. 
  • Lire zéro roman ado angliche ou américain nullissime de dystopie toute naze merci bien.
  • C'est NON
  • Ah oui j'avais dit que je redonnerais une chance à Virginia Woolf.
  • Persister à ne pas lire Nos étoiles contraires de John Green LALALA OUI OUI IL EST TROP BIEN C'EST CA JE M'EN FOUS DE CE QUE TU DIS LALALA
  • Rattraper les trois Salman Rushdie que j'ai en retard.
  • Ah oui le Joël Dicker, là. Toujours pas lu celui-là. Je devrais?
  • Lire un peu plus de livres de mes potes et potesses français parce qu'à chaque fois que j'en lis c'est ke du boneur.
  • Relire cinq ou six Fantômette mais bon ça, ça va de soi.
  • Le prochain Alain de Botton. 
  • Cinquante nuances de Grey. Nan je déconne.
  • D'autres suggestions?
Bonne année de lectures!

mercredi 18 décembre 2013

Et alors?

Mon ex-directrice de thèse (qui est d'ailleurs en train de faire son propre abécédaire de la recherche en littérature jeunesse, on se demande à qui elle a chipé l'idée, hein) dit toujours à ses jeunes padawans qu'ils doivent constamment se demander 'Et alors?' quand ils écrivent quelque chose.

Par exemple, tu finis ton article sur la représentation des poulpes géants dans les histoires de pirates destinées aux garçons (1870-1912), et tu te demandes, 'Et alors?'. Si la réponse est, 'Euh, ben... Les poulpes, quoi!', ton article sert à rien, tu aurais tout aussi bien fait de te peindre le pourtour des trous de nez avec un stylo à paillettes.

L'idée, évidemment, c'est qu'en se demandant honnêtement 'Et alors?' à chaque fois qu'on écrit quelque chose, on peut s'assurer que ce qu'on a produit n'est pas un énième article de description, anecdotique et auto-centré, mais un article qui pourrait avoir un impact plus large, par exemple sur l'étude de la littérature jeunesse en général.

C'est la différence entre la critique pour la critique (pas bien!) et la critique pour la théorie (bien!).

Cependant, cette question n'a jamais été un problème pour ma petite personne, car étant dotée d'une passion pour la théorie seulement égalée par la taille de mes chevilles, mon auto-questionnement s'est toujours déroulé de cette manière: 
Q. Chapitre fini. Et alors?
R. Et alors, la réponse à toutes les questions de l'existence.
Q. Encore un chapitre fini. Et alors?
R. Et alors, le sens de la vie.
Q. Encore un. Et alors?
R. Alors, tout sur tout et encore plus que tout.

Toutefois, à ma soutenance de thèse, j'ai eu droit à l'interrogatoire suivant:

Examinatrice: Quand vous dites, ici, 'l'existence', vous ne voulez pas plutôt dire 'un petit aspect de l'existence qui concerne parfois certaines personnes mais parfois non'?
Moi: Non non, je veux dire l'existence en général et pour tout le monde.
Examinatrice: Vous êtes sûre? 
Moi: Qu'est-ce qui se passe si je dis que je suis sûre?
Examinatrice: Vous ratez votre doctorat.
Moi: Ah bon alors je suis pas très sûre. En fait il est possible que je veuille dire, en effet, un minuscule petit aspect de l'existence qui concerne parfois certaines personnes et parfois non.
Examinatrice: Et quand vous dites, là, 'ceci explique tous les mystères de la littérature jeunesse et d'ailleurs aussi tous les mystères de tout ce qui a trait à l'enfance depuis le début de l'univers et sous toutes les latitudes', vous ne voulez pas plutôt dire, 'ceci explique un petit aspect de certains livres pour enfants'?
Moi: Non, non, je...
Examinatrice: Réfléchissez à ce qu'on vient de dire.
Moi: Ah oui c'est vrai. Alors oui, oui, je veux dire que ça explique juste quelques trucs par-ci par-là.
Examinatrice: Très bien. Vous promettez de ne pas recommencer à vous la péter comme ça dans le livre tiré de la thèse?
Moi: Hggnn.
Examinatrice: Jurez-le sur la tête de J.K. Rowling.
Moi: GGggnhh.
Ce n'était pas tout à fait la première fois que ça arrivait, puisqu'à chaque fois qu'une revue universitaire me rejette un article, ce qui arrive très régulièrement, je reçois des commentaires qui disent plus ou moins tous la même chose: 'Ceci est l'oeuvre d'une personne mégalomane et despotique dont les élucubrations théoriques à partir d'une analyse de deux lignes d'un texte d'album m'ont fait mourir de rire.'

Donc maintenant que je bosse sur le monographe tiré de la thèse, je passe mon temps à le relire en me demandant si mes réponses à la question 'Et alors?' ne sont pas toujours complètement délirantes, sauf qu'étant donné que ce n'est pas souvent la modestie qui m'étouffe, le démon de la gigantesque théorisation arbitraire est bien plus fort que cet abruti d'ange du petit argument sans envergure. 

The angel of petty description and the demon of grand theorisation
L'ange bien naze

Le truc c'est que je sais que j'ai raison je crois vraiment à ces grandes théories que j'élabore. Je ne les ai pas mises là juste pour faire joli ou pour inventer une réponse toute faite à la question 'Et alors?'. Je pense honnêtement que j'ai des bonnes raisons de faire ces grandiloquentes affirmations, et si ces raisons n'apparaissent pas clairement au lecteur, c'est que j'ai échoué à les expliquer correctement.

Je corrige donc mes explications au lieu de corriger mes conclusions et j'espère ainsi faire taire ce gros nul d'ange sans ambitions. C'est comme ça, j'adore les grands systèmes, les grandes théories, les hypothèses monumentales et hallucinantes, et je n'ai aucune patience pour les petites descriptions microscopiques de petits machins qui n'apparaissent que dans certains textes dans certaines périodes. Au moins les grandes théories, quand elles échouent, le font de manière spectaculaire, alors que les mini-investigations de micro-trucs ne peuvent qu'avoir un succès miniature.

Ce 'Et alors?' me suit, et il ne concerne pas seulement ma recherche en tant que telle. Je me demande aussi 'Et alors?' quant à l'impact de cette recherche sur ma vie à moi. Et alors? Pourquoi est-ce que je m'intéresserais à ça? quel est l'intérêt? Est-ce que mon existence s'en trouve transformée? La réponse est oui, depuis trois ou quatre ans, et tant mieux, parce que sinon j'arrêterais.

'Et alors?' n'est pas, pour le chercheur, simplement une question professionnelle. Ce n'est pas seulement une manière de s'assurer que sa recherche peut avoir un impact sur le reste de sa discipline. C'est aussi une question intime et privée, une question qui a de l'importance pour tout un projet de vie. Ce qu'on recherche n'est pas entièrement séparable de ce que l'on est ni de ce que l'on devient. S'il y a une frontière entre ce sur quoi on travaille et ce que l'on est... alors, quel intérêt?

Ca y est, ce billet de blog est fini. Et alors? 

Alors, l'existence, le sens de la vie, la beauté, la vie, tout ça, en général, quoi. CQFD.

mercredi 11 décembre 2013

Les éditeurs qui méditent


'T'as dû changer des choses dans ton livre?'
'Oui, des tas.'
'Parce que t'avais fait des fautes d'orthographe et tout?'
'Pas seulement, aussi des trucs plus importants.'
'???? Comme par exemple... non, quand même pas au point de changer les noms des personnages???' [on sait pas trop pourquoi mais ça c'est THE truc qui terrifie le plus les gens]
'Parfois, mais pas que. J'ai aussi dû enlever un personnage secondaire/ modifier l'intrigue/ enlever une intrigue secondaire/ changer la fin/ etc.'
'C'est ton éditeur qui t'a fait faire ça??!#!£!'
'Oui, il édite, quoi.'
'Et tu l'as laissé faire????' 
'Ben on a discuté des modifications, évidemment.'
'Donc en gros il y a plein de trucs qui ont changé entre le manuscrit et le livre.'
'Baoui.'
'C'est horrible.'
 ____________________________________________________________


OH LE MECHANT EDITEUR QUI EDITE! Il n'y a rien qui effare et indigne plus les gens que d'apprendre que quelqu'un a osé corriger, modifier et restructurer ta prose avant qu'elle n'atterrisse dans les librairies. Incompréhension et perplexité. Il n'y a que deux raisons possibles:

1) Tu es un être faible, sinon tu te serais opposé au méchant éditeur et tu aurais entièrement 'gardé le contrôle de ton livre' et il serait 'vraiment ton vrai livre à toi'.

2) Ton livre était vraiment très nul à la base. On se demande pourquoi l'éditeur l'a pris d'ailleurs, ça reste un mystère, mais vu le boulot qu'il a fallu il devait être bien pourri.

Quoi qu'il en soit, il n'y a qu'une seule et unique motivation au travail de l'éditeur:

RENDRE LE LIVRE PLUS COMMERCIAL

Oui, mes chers enfants, c'est la seule chose que fait un éditeur. Un éditeur n'y connaît rien au style, aux intrigues, à la caractérisation des personnages, etc. Un éditeur n'est pas un individu qui s'intéresse à la littérature, c'est un agent de la Matrice dont le rôle est de s'assurer que les lecteurs continuent à consommer en oubliant qu'ils sont en réalité des piles Duracell alimentant d'énormes machines.

quoique finalement, ça ressemble peut-être à ça le comité éditorial chez Fleurus
Bref, quel est le rapport avec la choucroute?

il est interdit de manger de la choucroute ici.

Ca faisait quelque temps que je voulais parler du travail éditorial épuisant astronomique énorme très intéressant que j'ai eu à faire sur Comme des images, mon prochain roman ado chez Sarbacane. Il faut déjà savoir une chose: je déteste corriger ce que j'écris. Je déteste la réécriture. Je veux tout faire bien du premier coup, sinon c'est la crise.

VEUX PAS VEUX PAS VEUX PAS
Or, là... ce qui s'est passé... bon, je vous fais une récap'.

1) De 'oh la bonne idée' à 'oh la réalisation pourrie'.

Ca faisait un bout de temps que j'avais l'idée. On entendait parler de tous ces cas de vidéos ou images pornographiques passées de portable en portable par des ados, dont certaines se retrouvaient fuitées sur la Toile, surtout dans les cas de rupture: hop, le copain ou la copine fait circuler les images, envoyées 'par amour' à l'époque.

Je voulais écrire là-dessus parce que je pensais que ce serait intéressant de traiter de ce thème, mais je voulais un angle particulier. Mon idée de départ était donc: des images pornographiques d'une jeune fille fuitent sur Internet; la jeune fille en question a une soeur jumelle; pour la soeur en question, c'est donc l'horreur car ces images 'partagées' sont aussi des images d'elle.

Je voulais aussi que tout se passe dans un lycée d'élite parce que je suis une pauvre névrotique qui n'a pas encore tourné la page de ses traumatismes d'adolescence le thème des adolescents privilégiés dans des milieux très compétitifs et très bien sous tous rapports m'intéresse.

Donc j'écris l'histoire, tic tac toc, et je fais ça court et net: 130 000 signes. J'envoie à Emmanuelle, chez Sarbacane, sachant très bien qu'il faudrait du boulot parce qu'il y avait des trucs qui coinçaient, des trucs un peu légers, et une intrigue généralement bancale, mais j'étais arrivée à la limite de ce que je pouvais faire moi-même.

Bon, franchement, cette première version était bien pourrie en fait. L'idée principale ne sortait pas vraiment, les personnages étaient durs, rien n'était creusé. Je ne sais pas comment Emmanuelle a réussi à convaincre Tibo de s'en occuper, mais il a accepté d'essayer de transformer ce squelette de machin en roman Exprim' potable.

2) Dring dring!

Mon téléphone a donc sonné pour discuter des changements à apporter à ce brouillon de Comme des images.

- Quand on touche le fond, un bon coup de pied et on remonte à la surface!
- Vous me conseillez de me noyer?
Le coup de fil a duré deux heures (littéralement) car Tibo avait diagnostiqué à peu près six ou sept mille problèmes. Au-delà de ça, ce qui était très intéressant de mon point de vue, c'était qu'il avait remarqué un très grand nombre de choses que je n'avais pas du tout remarquées. Comme la récurrence du champ lexical du théâtre, ou l'importance du motif du regard, qui n'étaient pas du tout fouillés. Il avait aussi des suggestions pour rallonger le roman, lui donner plus de densité, plus de tendresse aussi (bon, je vais pas vous mentir, il est toujours pas très tendre comme roman, mais bon je suis pas très tendre comme fille), et accentuer encore certains aspects - le thème de la compétition scolaire, par exemple.

On a aussi discuté des personnages. Je me suis aperçue que certains (la plupart) n'avaient aucune motivation claire, aucun désir particulier. L'une des jumelles pleurait tout le temps. L'autre était incompréhensible. Leur petite soeur ne servait à rien, il fallait la jarter. En fait, il fallait réécrire le livre presque entièrement.

3) (L'enfer de) la réécriture

Je rappelle donc que je déteste réécrire. Evidemment ce n'est pas le premier de mes livres qui avait besoin d'une bonne dose de corrections - le premier Sesame notamment en a eu beaucoup, et Les petites filles top-modèles quelques-unes. Mais là, c'était des corrections d'un autre genre. C'était pas 'enlève un personnage secondaire et bouche les trous de l'intrigue ici, ici et ici'. C'était l'équivalent de 'casse tout et reconstruis'.

Alors j'ai rebossé dessus intensément pendant deux ou trois mois me semble-t-il, pour arriver à une version de 154 000 signes beaucoup plus creusée et débarrassée d'un certain nombre de problèmes. Je l'envoie à Tibo, et j'attends.

Quelques jours plus tard, dring, dring!:

allô? c'est le monsieur de la dernière fois?
Apparemment les avancées étaient encourageantes. Mais il y avait encore des (gros) problèmes. En particulier, la jumelle nous échappait. Elle restait opaque et bizarre, impossible à cerner. Les conversations qui la mettaient en scène la maintenaient à distance. Elle était faible et nunuche.

tu nous saoules, Mary-Kate
On lui a donc construit une intrigue totalement différente, une fin entièrement réaménagée, et ça y est, enfin elle avait quelque chose à faire, quelque chose qui validait un peu son rôle au lieu de la poser systématiquement en victime.

4) Arrivage de nouvelles voix

On en est arrivés à la troisième version. 185 800 signes, une intrigue presque totalement changée, certains personnages entièrement différents, mais des thèmes plus maîtrisés et des dialogues plus longs, avec plus d'espace pour aborder les questions les plus importantes de l'histoire.

Mais la structure restait problématique, parce que l'histoire est très fracturée: tout se passe en une journée, mais avec des tas de flash-backs et de flash-forwards, et il fallait que tout ça se tienne. Tibo a eu l'idée de faire entendre les voix de ceux qu'on n'entendait pas- d'insérer donc des passages entre les chapitres dans d'autres voix que celle de la narratrice.

L'idée me plaisait, mais j'ai décidé de la modifier. A la place, j'ai inséré des fragments d'autres conversations. Des commentaires sur YouTube. Une conversation Facebook. Des textos. Ces petits bouts de discours éclatés sont venus s'ajouter à la narration, entre les chapitres, comme des respirations, pour resserrer la structure et renforcer les thèmes du livre.

La version 4 faisait 206 000 signes.

Ah oui c'est aussi à ce moment-là que la tragédie de la bande-son est arrivée. D'ailleurs Tibo lui a rendu hommage:

merci hein!

5) Passage au maquillage

Et enfin le manuscrit était prêt pour les dernières modifications cosmétiques. Euh... oui, les dernières, promis...

le zouli zarc-en-ciel

Grâce à un code couleur d'une remarquable efficacité, j'ai encore changé... des tonnes de choses. Ajouter encore des allusions aux thèmes principaux, développer telle conversation, revoir tel point de vue...

Re-conversation au téléphone, et puis on est vraiment passé au cosmétique cette fois: on en était aux épreuves papier, hein, pas de blague!


ah ben non en fait il restait des trucs à revoir


J'ai donc revu.


Il restait trop de 'j'ai dit' dans les conversations, par exemple.





Mais ça, c'était avant. C'était de l'histoire ancienne.

Parce que le livre part AUJOURD'HUI chez l'imprimeur!

(D'où le billet de blog de retour sur le chemin parcouru, t'as vu.)

Voilou, c'est tout. J'espère que ça vous a vaguement intéressé de voir le parcours un peu chaotique que peut avoir un manuscrit de l'idée à la réalisation. De mon côté, c'était la première fois que j'ai eu autant de boulot de réécriture, et j'espère que le résultat vous plaira (sinon franchement le seum quoi!).

J'espère aussi que ce billet redorera un peu l'image des éditeurs, dont, oui, certains sont anthropophages,  filous, ignares et arnaqueurs, mais dont d'autres peuvent être vraiment consciencieux, passionnés et intelligents, avec un sens du détail exceptionnel et un perfectionnisme à tendance psychotique admirable.

ALLEZ, A VOUS MAINTENANT!

Parce que c'est bientôt Noël, ziouplà les nounours-auteur/es qui passez par là, partagez donc dans les commentaires des bons souvenirs d'édition avec des éditeurs tout gentils, d'accord? Pour nous faire un petit stock de belles anecdotes et histoires à relire pour les jours où on s'agace du comportement de certains autres éditeurs...

(Et on termine avec Philippe Geluck:)