Quand j'étais en CE1, on avait monté une pièce de Prévert,
Le dromadaire mécontent, qui commence ainsi:
Un jour, il y avait un jeune dromadaire qui n'était pas content du tout.
La veille, il avait dit à ses amis: "Demain, je sors avec mon père et ma mère, nous allons entendre une conférence, voilà comme je suis moi!"
Et les autres avaient dit: "Oh, oh, il va entendre une conférence, c’est merveilleux", et lui n'avait pas dormi de la nuit tellement il était impatient, et voilà qu'il n'était pas content parce que la conférence n'était pas du tout ce qu'il avait imaginé : il n'y avait pas de musique et il était déçu, il s'ennuyait beaucoup, il avait envie de pleurer.Eh bien voilà que ces trois derniers jours, c'était à mon tour non seulement d'aller entendre une conférence, mais aussi d'y participer, une marche de plus sur le grand escalier en colimaçon de la vie universitaire (brrr). C'était une conférence internationale et multidisciplinaire (oh yeah) sur l'adolescent dans la culture et la littérature, organisée par Sa Sainteté Ma Directrice de Thèse, dont je chanterai l'époustouflifiant extraordinarisme un autre jour. Bref, je peux vous dire que contrairement au jeune dromadaire je n'ai pas été ni déçue, je ne me suis pas ennuyée et je n'ai pas du tout eu envie de pleurer. Ah là là! C'était rien chouette, c'est le moins qu'on puisse dire.
Déjà, j'avais l'impression d'être un petit poussin venant juste d'éclore à côté des grands pontes de Cambridge, Stanford et je ne sais où qui sont venus en masse par avion, bateau et fusée lunaire. Il y en a qui sont venus d'Australie. D'Australie! moi tu me donnes une photo d'avion et ça me donne déjà envie de vomir. D'autres arrivaient d'Afrique du Sud, de Taiwan, de Malaisie, du Cameroun, des Etats-Unis et du Canada bien sûr, et j'en passe. Et tout ce petit monde avec leurs travaux, leurs présentations et leurs sujets de recherche (allant de l'analyse littéraire à la socio en passant par les neurosciences) pour en faire partager leurs collègues et néanmoins amis. Oui parce que ces gens-là se connaissent et s'embrassent comme du bon pain bien qu'ils ne partagent pas le même fuseau horaire. Ils se rencontrent de conférence en conférence et se retrouvent avec force 'HELLOOOOOOOOO!!' (ah les Américains et leurs décibels) avant de s'enlacer avec véhémence et une certaine forme d'académique adoration.
Non seulement les présentations étaient, pour la plupart, absolument splendides (quelques-unes, il faut bien l'admettre, péchaient par manque de bagou des orateurs) mais en plus ce qui était parfaitement sympatoche c'est qu'à chaque pause café, à chaque déjeuner, à chaque dîner, tout un chacun pouvait rencontrer et discuter le bout de papier avec les autres quidams, qu'ils soient doctorants ou doctorés, qu'ils aient 25 ou 70 ans. En bref, c'était relax, fun et sérieux à la fois.
Maintenant que c'est terminé, je suis méga deux de tense, genre la fille-zombie ultra fatiguée qui a fait huit dissertations de philo et un marathon à la suite. Mais pas grave, il me reste du souffle pour articuler une question et une seule: 'Bon sinon c'est quand la prochaine conférence?'
chapeau bas clémentine !... (ps : j'aime beaucoup lire les coulisses de ta vie d'universitaire à Cambridge )
RépondreSupprimer