Deux livres lus récemment dont je ne doute pas qu'ils traverseront (ont déjà traversé?) la Manche et seront en tête de gondole à la Fnac parce qu'en Anglicheland c'est déjà le buzz. Oui, grâce à ce billet, vous pourrez dire en avant-première que vous en avez déjà entendu parler (cite-moi par contre steuplé).
Dans la catégorie 'le bouquin tellement Jeune Adulte que c'est presque une parodie de bouquin Jeune Adulte': Numbers, par Rachel Ward.
Le pitch de ce bouquin, le concept de départ, disons, est sans doute l'une des meilleures idées ado/jeune adulte que j'aie jamais entendues (faute d'accord du participe, M. Orsenna? je sais plus). La voilà:
Jem, 15 ans, en famille d'accueil dans un quartier difficile de Londres depuis la mort de sa mère héroïnomane, est depuis la naissance atteinte d'un trouble assez particulier. Quand elle regarde quelqu'un dans les yeux, elle y voit une série de nombres - par exemple 19122045 - qui sont la date de mort de la personne en question. Par conséquent la demoiselle évite le contact, sachant depuis le début de toute relation quel jour elle se finira. Mais voilà que sans pouvoir résister elle se lie d'amitié, et plus si affinités, avec un ado à problèmes prénommé Spider. Elle sait qu'il mourra dans trois mois.
Et un jour que Spider et elle font la queue pour monter dans la grande roue du London Eye, elle s'aperçoit que tout le monde autour d'elle a la même date de mort dans les yeux. Et cette date, c'est aujourd'hui.
Maikeskivasepassé?
Bref, vous comprenez qu'après avoir pris connaissance de cette idée que je qualifierais d'assez géniale, je me suis précipitée chez Waterstones pour faire l'acquisition du bouquin. Il n'est pas long, à peine 2h de lecture, et il tient ses promesses: action, émotion, 'fuck' et 'shit' à tous les étages, et des ébats dans la paille. C'est du Jeune Adulte vraiment typique, et divertissant. Et qui pose des questions intéressantes sur notre rapport à la mort et son incertitude. Si l'on pouvait savoir quand, le voudrait-on?
L'idée de départ est excellente, mais c'est la fin du livre qui est véritablement un coup d'éclat. J'oserai même la qualifier du meilleur cliffhanger que j'aie jamais lu. Et vu que c'est une trilogie, c'est très malin de la part de Rachel Ward.
Dans la catégorie 'le bouquin que c'est presque un bouquin pour enfants mais en fait non', Pigeon English, par Stephen Kelman.
Stephen Kelman, que j'ai pu rencontrer lors d'une soirée premiers auteurs au Waterstones de Cambridge, est l'un de ces ovnis du monde de l'édition dont l'agente a dû organiser une vente aux enchères avec 12 (oui douze, twelve, mesdames et messieurs) différents éditeurs pour l'acquisition de son Pigeon English.
C'est certainement un livre différent et de qualité. L'histoire: Harrison est un jeune immigrant ghanéen de onze ans, installé, là encore, dans un quartier très chaud de Londres avec sa mère et sa petite soeur. Le roman suit quelques mois de sa vie, racontés par sa voix enthousiaste et attachante, durant lesquelles il joue aux apprentis détectives pour identifier le meurtrier d'un adolescent de son école, poignardé dans la rue à quelques pas de chez lui.
Ce qui ressort vraiment de ce roman, c'est l'incroyable voix d'Harrison, ce narrateur à la fois limité dans sa compréhension du monde par son jeune âge et d'un optimisme presque solaire malgré l'environnement très sombre qui transparaît dans son récit. Le livre est extrêmement drôle par moments, mais il ne faut pas s'y tromper, c'est véritablement un roman noir dans lequel la violence est omniprésence et l'impuissance des adultes et de la police soulignée à chaque page.
C'est officiellement un roman pour adultes, d'après Kelman lui-même (je lui ai posé la question), son agent, et son éditeur, mais personnellement je considère que c'est simplement un 'crossover', c'est-à-dire un roman dont la lecture ne dépend pas de l'âge du lecteur. De fait il serait idiot de le limiter à un lectorat adulte quand tant de thèmes abordés sont en réalité cruciaux pour un lectorat adolescent, même jeune ado. Comme d'habitude lorsqu'un livre est de haute qualité, on le classe automatiquement dans la catégorie adultes. C'est une erreur.
Loving learning languages? By Steve Way
Il y a 4 heures
Le premier me tente bien!!!Merci pour tes chroniques.
RépondreSupprimerTu racontes tellement bien que ça donne drôlement envie !!
RépondreSupprimermerci, tant mieux si ça donne envie! (je te retourne le compliment Anne... :p)
RépondreSupprimerOh la la... ça y est, tu as gagné : je piaffe d'impatience et je prie pour qu'ils atteignent rapido les têtes de gondoles frenchies!!!
RépondreSupprimerWooo, j'ai trop envie d'aller lire le premier! :O
RépondreSupprimerMoi je veux les 2, avec une préférence peut-être pr le second. T'as le chic pour chroniquer et nous mettre l'eau à la bouche.
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