lundi 29 février 2016

Mon nez, mon chat, Louise Rennison et moi

Je viens d'apprendre la mort de Louise Rennison, la génialissime auteure de la série du Journal Intime de Georgia Nicholson. Louise Rennison venait à peine d'entrer dans la soixantaine... grande tristesse et grand merci à celle qui réussissait à nous faire hurler de rire alors qu'on était des jeunes filles grosses, moches et timides au début des années 2000.


Tellement d'heures passées à zygomatiser sans fin avec Georgia dont les jambes à moitié poilues lui faisaient spéculer que les hommes préhistoriques effrayaient les dinosaures avec seulement l'avant du mollet; avec sa petite soeur adorable et terrible, sa mère pourvue d'une étagère en guise de poitrine, ses copines toutes plus loseuses les unes que les autres, et bien sûr Super-Canon qui reste même Super-Canon même quand Georgia, installée la tête sur ses genoux, a une vue directe sur l'intérieur de ses trous de nez. Souvenirs en vrac: Dave la Marrade et ses blagues à deux balles (mais siiiiii, Georgia, c'est l'homme de ta vie, comment ne le vois-tu pas??), le Stalag 14 (alias le collège) et ses moustachues professeures, et évidemment Angus, chat furieux et psychotique. Et ce nez!!! (qu'elle tentait de faire rapetisser à l'aide d'un soutien-gorge bidouillé, me semble-t-il.)

Je ne sais pas combien de fois j'ai relu ces livres fluo dans ma chambre, secouée de fous rires. Il y a à peine trois jours, je les recommandais encore à une jeune lectrice de 12 ans qui m'avait envoyé un email. En fait, à chaque fois que je reçois un email me disant 'J'ai aimé les Petites reines - maintenant je lis quoi?', ma réponse est toujours la même: la série des Georgia Nicholson. Et d'autres aussi: évidemment du Marie-Aude Murail, Oh, Boy!, les Nils Hazard et les Babysitter Blues; Verte et J'envie ceux qui sont dans ton coeur de Marie Desplechin, les Alibi de Susie Morgenstern, Je manque d'assurance d'Agnès Desarthe. Oui, old school, mais c'était ça pour moi l'adolescence, avec Robert Cormier en plus et évidemment Pullman et Potter. Mes rires venaient de là, et Mireille est évidemment redevable à Georgia.

Au nom du Top Gang et de toutes les déformées, boulottes, mal fringuées, timides et acnéiques anonymes, merci, Louise Rennison, et salut Klingon. Il paraît que tu étais malade. J'espère que ton docteur était aussi sexy que celui de Mutti.

1 commentaire:

  1. Merci pour ce joyeux rappel !
    Georgia, c'était le personnage qui a marqué mon adolescence.
    RIP Louise Rennison

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