mercredi 13 décembre 2017

Ecriture Créative, Session 7: Chronotopes

Episode précédent ici!

Ohmondieu mais ça fait looongtemps! oui, je sais, mais moi qui pensais que ce serait dur de garder le rythme pendant le trimestre, c'est en réalité hors trimestre que ça a été difficile... Après Montreuil, et plein d'autres choses dont je vous entretiendrai dans un prochain billet, j'ai eu du mal à me remettre dedans.

wi wi sa s'ait bien passer regarde s'est moi avec Sarah Crossan
Mais donc voici aujourd'hui et après-demain les deux billets finaux pour ce trimestre. 

Aujourd'hui donc, peut-être la séance la plus atypique de la première partie du module, sur le lieu et le temps du récit, et l'entremêlement des deux avec des questions de genre, et tout cela grâce à l'entremise du chronotope bakhtinien, dans une situation de classe inversée.

Du quoi dans le quoi avec une situation de what?

Vous allez voir. C'est parti!




Lecture et préparation

Les étudiantes avaient un gros boulot à faire, parce que cette session était entièrement menée par elles: situation totale de classe inversée, c'est-à-dire qu'elles devaient elles-mêmes préparer le contenu de la discussion, des exercices, etc., à partir de lectures obligatoires et d'autres conseillées.

Elles devaient lire:
  • Chapter 5, ‘Chronotope in Children’s Literature’ (p.121-152) in Nikolajeva, Maria. (1996) Children’s Literature Comes of Age: Toward a New Aesthetic, New York: Garland.
Oui, encore Nikolajeva. Je devrais être rémunérée par elle véritablement. Bon, elle a dirigé ma thèse de doctorat, c'est déjà pas mal. C'est pas ma faute si personne écrit mieux qu'elle en narrato jeunesse.

Les lectures additionnelles étaient:
  • Bakhtin, M. (1981). The Dialogic Imagination: Four Essays. Trans. Michael Holquist. Austin: University of Texas Press. Available online from the library. 
  • Bavidge, J. (2006). Stories in space: the geographies of children's literature. Children's Geographies, 4(3), 319-330.
  • Cecire, M. (ed.) (2015). Space and Place in children’s literature. Burlington: Ashgate.
  • Mackey, M. (1991). Ramona the chronotope: The young reader and social theories of narrative. Children's Literature in Education, 22(2), 97-109. 
  • Nikolajeva, M. (2000). From Mythic to Linear: Time in Children’s Literature. Lanham: Scarecrow. 
  • In the Routledge Encyclopedia of Narrative Theory: Chronotope; Space in narrative;  Temporal Ordering
Et voilà en quoi constituait la préparation:
  • Par groupes de trois, préparez un plan de discussion pour la session à partir du texte imposé, ainsi qu'un exercice d'écriture ou série d'exercices (15 minutes maximum) pour chaque groupe. 
  • Si votre groupe est choisi, vous mènerez une discussion de 45 à 50 minutes autour de la question: 'Qu'est-ce que le concept du chronotope peut apporter à notre travail d'écrivaines pour la jeunesse?'
  • Que votre groupe soit choisi ou non, votre exercice d'écriture sera utilisé dans la deuxième partie de la session.

Consignes et informations complémentaires:
Un plan pour une session se compose normalement d'une brève introduction récapitulant le concept central et la question du jour, puis un certain nombre de questions ouvertes à l'intention du groupe, soit posées directement soit en proposant d'en discuter en binômes. Idéalement, la discussion devrait être orientée selon un axe de réflexion particulier. Par exemple, vous pouvez orienter la discussion de manière à générer des consignes d'écriture; ou alors l'utiliser pour faire la critique de certains livres jeunesse, en analysant par exemple leurs différents chronotopes; ou alors vous pouvez décider de réévaluer certains concepts des dernières semaines à la lumière de celui-là. Vous devez vous assurer à tout moment que la classe est impliquée dans la discussion.

Les exercices d'écriture, comme les semaines précédentes, doivent être chronométrés, laisser assez de temps pour des retours de lecture, et les consignes doivent être précises. Vous avez une liberté entière concernant les consignes ou le type de texte que vous espérez voir vos camarades écrire - il n'est pas obligatoire que ce soient des textes entièrement rédigés, ce peut être des plans, des fiches de personnages, des cartes, etc. - si tant est qu'ils contribuent à l'écriture créative.
Sur ce, j'ai laissé mes pauvres étudiantes se débrouiller.

Le chronotope

Bon allez, comme vous êtes gentils comme du poulet rôti, je vais quand même vous en dire un peu plus sur le fameux chronotope et le pourquoi du comment de la raison pour laquelle je leur ai donné un exercice aussi difficile.
  • Je cherchais par cette session à les faire réfléchir sur le lieu et le temps des récits pour la jeunesse, en commençant aussi à prendre en considération le genre d'un texte (on parle ici bien sûr du genre littéraire, pas du genre, genre, 'théorie du genre'-genre).
  • Je cherchais également à commencer à les faire réfléchir de manière indépendante sur la manière dont des concepts de théorie littéraire peuvent les aiguiller dans leur création littéraire.
  • Et enfin je voulais qu'elles commencent à penser à ce qui constitue une 'bonne' consigne d'atelier d'écriture (c'est plus difficile que ça en a l'air! il faut que ce soit ni trop serré, ni trop lâche...)
Le chronotope est l'un des concepts centraux de l'oeuvre de Mikhail Bakhtine, qui est l'un des plus grands théoriciens de la littérature du 20e siècle. Je vous invite à faire des recherches poussées sur sa personne comme tout le monde, c'est-à-dire en lisant sa page Wikipédia, que je ne vais pas récapituler. Bakhtine n'a pas écrit sur la littérature jeunesse, mais Maria Nikolajeva s'en est chargée, ouf! - et elle a amené à la connaissance du public universitaire anglosaxon les principaux apports du sage Russe, ajustant ses trouvailles à la LJ, dont le concept du carnalavesque, de l'hétéroglossie, et, donc, du chronotope.

il a notamment beaucoup écrit sur Rabelais, tu sais l'auteur de Pantagruel et Gargantua, ces classiques que tu n'as jamais lus en entier, parce qu'en vérité c'est un peu relou?
Le chronotope, comme vous le savez très bien en bons étymologues que vous êtes, ça vient de temps et lieu (chronos et topos), intimement mêlés ensemble parce que selon Bakhtine, en littérature l'un ne va pas sans l'autre ni l'autre sans l'un. Bakhtine théorise l'unité temps-lieu comme indivisible, et comme élément narratif et générique crucial d'un texte littéraire. 

Pour simplifier: quand tu as un roman qui appartient à un genre donné, tu t'attends à une configuration spatio-temporelle précise; ou inversement, quand tu commences un roman qui te présente une configuration spatio-temporelle précise, tu vas créer des attentes narratives constitutives d'un genre en particulier.

Ca paraît très abstrait de ramasser genre, lieu et temps du récit tout ensemble, mais en fait c'est assez intuitif, et je pense qu'on parle souvent de chronotopes sans s'en apercevoir.


Quand je dis qu'un roman est un 'huis clos', par exemple, je ne veux pas seulement dire 'il se passe dans un lieu fermé'. En général, je sous-entends aussi un certain nombre d'attentes que tout lecteur un peu confirmé comprend directement: c'est probablement sur un temps assez court, c'est probablement angoissant (l'expression 'huis clos angoissant' vient immédiatement à l'esprit), ou alors intense et comique (façon 'Dîner de cons'), c'est probablement avec peu de personnages, etc. On pressent des genres: horreur, dialogue philosophique, vaudeville? - qui vont se préciser ensuite. L'idée d'un huis clos crée des attentes génériques et temporelles, alors qu'il s'agit seulement, à la base, d'une indication de lieu. 

tiens, il ne me semble pas avoir déjà parlé ici de
mon amour pour les Maîtres de l'Orge
Pareil si je te parle d'une 'saga historique' - tu vas tout de suite t'imaginer un temps long, peut-être sur plusieurs générations, et tu vas aussi intuitivement savoir qu'il va sans doute y avoir plusieurs lieux symboliques, où plusieurs personnages vont évoluer pour illustrer différents pans de la Grande Histoire, et qu'en même temps chacun va vivre sa Petite Histoire, etc. Tu te retrouves avec des attentes de lieu et de temporalité alors que je t'ai seulement parlé de genre.

A partir de là, si je te dis 'c'est du fantastique' (tu vois la carte dans ton esprit déjà?), 'c'est une romance' (tu les vois les déambulations dans la rue soudainement accélérées par une déclaration d'amour, tu le sens le temps étiré par l'attente des lettres alors que l'héroïne immobile soupire à la fenêtre?), etc.

A partir d'une indication générique, tu as déjà créé dans ton esprit le petit théâtre spatio-temporel qu'il te faut pour continuer la lecture. Bravo.

Après, évidemment, il est possible que le texte contrevienne à tes attentes.

Je donne souvent en exemple quand j'en parle à des Français.es ce qu'on apprend au collège: la règle des trois unités (action/lieu/temps)... vous vous souvenez? Boileau:
Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli 
Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.
Corneille réfléchissant
à la règle des 3 unités
Eh bien ça, c'est, en gros, me semble-t-il, le chronotope du théâtre classique. Votre prof vous rebattait les oreilles du fait que les trois unités étaient in-di-vi-sibles: il y a une essence littéraire, narrative, extrêmement puissante dans ce triangle équilatéral. Elle génère des attentes et établit un contrat de lecture (ou de spectacle).

Pour Nikolajeva, les livres pour la jeunesse ont leurs chronotopes spécifiques, liés aux genres spécifiques qui existent en littérature jeunesse. 

Par exemple, le chronotope d'un genre très important en LJ anglo-saxonne, le récit d'école (school story). Une school story, de Bennett à Harry Potter, c'est, en général, un lieu: une école aux limites bien déterminées, et un temps: une année scolaire. Parfois, un trimestre.

j'en entends au fond qui murmurent qu'ils ne connaissent pas Bennett et ça c'est intolérable
La school story peut être synthétisée comme genre comme ça: c'est le temps-lieu de l'école-année.

MAIS! je vous entends hurler. HARRY IL S'ECHAPPE DE L'ECOLE! ET DANS LE 7E... oui, je sais, et dans le 7e il va camper pendant des milliards de jours avec Hermione dans la forêt. C'est bien ce qui est intéressant avec Harry Potter, il nous brise les chronotopes parfois, et c'est pour cela que le chronotope potteresque est difficile à définir exactement: parfois celui de la school story, parfois celui de l'épique, parfois celui de la romance, etc.

le premier est très school story chronotope, le septième moins.
Ca n'invalide pas le concept du chronotope de la school story, ça veut dire qu'on peut jouer avec.

C'était pour moi tout l'intérêt, pour en revenir à nos moutons, de demander à mes étudiantes de bûcher sérieusement sur la question. Le concept de chronotope est fascinant pour une auteure, surtout quand on comprend à la fois les attentes qu'un chronotope génère et les petits dérangements qu'on peut y apporter. Mais je ne voulais pas leur prémâcher le travail, je voulais voir ce qu'elles allaient en faire si je leur demandais de se débrouiller avec: de lire Bakhtine 'comme des écrivaines', c'est-à-dire en réfléchissant à l'apport de ce concept sur leur pratique d'écriture.

Personnellement, le chronotope, j'y pense beaucoup quand j'écris. Mes deux romans La pouilleuse et Comme des images sont des huis clos tout ce qu'il y a de plus 'règle des trois unités', et c'était absolument voulu: cette compression du temps et de l'espace qui crée une claustrophobie narrative forte, un suspense et une angoisse.



Les petites reines, par contre, on est dans un road-trip - vous noterez que rien que le terme road-trip est chronotopesque: on 'voit' la route, et on 'sent' le voyage, c'est-à-dire que route et temps passé sur la route ne font plus qu'un. 

Bakhtine parle beaucoup de la route, qui est l'un des chronotopes majeurs qu'il dégage. La route, c'est le chemin vers la maturité, porté par les rencontres et les aventures à travers le pays natal et non à travers un monde 'exotique ou inconnu'. C'est le récit d'initiation par excellence. Les petites reines c'est évidemment un parcours initiatique.

photo de Soy Création pour la pièce de théâtre
Bakhtine parle aussi du fait que le voyage et les rencontres vont amener le héros à rencontrer aussi des temps passés, par l'intermédiaire de personnages ou de lieux qui ont un ancrage dans l'histoire. C'est ce qui arrive aussi à mes héroïnes. Le chronotope de la route n'est pas seulement donc l'instant présent et l'espace qui s'enfuit vers l'avant, mais aussi l'occasion de découvrir d'étape en étape, en s'arrêtant, en s'immobilisant, les couches de passé dissimulées dans l'espace présent. 

Dans le roman que je suis actuellement en train de retravailler, Brexit Romance, j'ai également beaucoup réfléchi à des questions génériques et chronotopesques. Quand il a été question avec mon éditeur de créer une scène de flash-back en France (alors que toute l'histoire se déroule en Grande-Bretagne), j'ai refusé, car c'était pour moi une destruction symbolique forte de l'unité chronotopique que j'avais voulu créer. Un flash-back, c'est une infraction temporelle; en France, ç'aurait été aussi une infraction spatiale - et je ne pouvais pas me permettre cela dans le 'petit théâtre' spatio-temporel et donc générique que j'avais créé. Ca aurait cloché. 

Voilà donc en quelques paragraphes ce qu'est un chronotope et pourquoi ce concept, éminemment théorique par bien des aspects, peut cependant avoir des effets intéressants pour la pratique de l'écriture si l'on s'y intéresse.

Séance

L'une des raisons de vous dire touuuuut cela avant de passer à la séance, c'est que, ben, la séance a été menée par mes élèves, et donc je n'ai pas beaucoup de contenu à partager avec vous. Mais ce que je peux vous dire c'est que j'ai été extrêmement impressionnée par l'investissement de toutes les étudiantes et par la qualité des débats. 

Le groupe que j'ai choisi pour mener la discussion avait préparé un Powerpoint très bien structuré. Tout d'abord elles ont récapitulé l'article en faisant la liste des différents chronotopes dégagés par Nikolajeva - en mettant à contribution leurs camarades, qui n'étaient pas immédiatement hyper chaudes pour participer... C'est toujours très satisfaisant de voir qu'elles se rendent vraiment compte, en situation de mener une discussion, à quel point il est difficile de mener une discussion. 

Ensuite elles ont proposé plusieurs pistes d'exploration pour savoir comment ce concept pouvait illuminer une réflexion plus générale en écriture créative. Elles se sont beaucoup centrées sur les questions de genre littéraire et la manière dont on peut ou doit prendre des libertés avec ce qui constitue les formes typiques du récit, tout en étant conscientes qu'elles ont perduré pour de bonnes raisons. 

La discussion a duré pile 50 minutes, plutôt bien menée, avec des questions qui se sont considérablement améliorées au fur et à mesure. Pendant ce temps, je n'intervenais pas, mais je prenais des notes sur leur manière de mener le débat. 

Atelier

Ensuite on est passées à l'atelier. Les filles avaient prévu l'exercice suivant, assez intéressant:
  • 5 chronotopes typiques de la littérature jeunesse d'après Nikolajeva, avec leurs caractéristiques principales (par exemple, le chronotope sériel (qu'elle appelle 'de paralittérature'), caractérisé par un temps cyclique et un lieu clos). 
  • 5 images diverses
A chacune d'entre nous (y compris moi, car je faisais aussi l'exercice) était secrètement assignée une image ainsi que l'un des chronotopes, et il fallait écrire en 15 minutes le début d'une histoire correspondant à ce chronotope, et associée à cette image. 

Par exemple, moi j'ai eu cette image:




Et le chronotope de paralittérature. 

D'après Bakhtine, l'ouverture d'un livre a entre autres fonctions celle de mettre en lumière le type de chronotope et donc va créer des attentes génériques. Le but de la consigne était de voir si, en échangeant ensuite nos écrits, notre binôme réussirait à deviner de quel chronotope il s'agissait. 

Consigne très ludique ai-je trouvé! C'est marrant car j'étais convaincue qu'on allait toutes deviner tout de suite - notamment en s'aidant des images - mais en fait non, pas du tout. C'était assez difficile dans la plupart des cas de deviner de quel chronotope il s'agissait. 

J'étais un peu perplexe cependant car je me demandais ce qui aurait été une 'bonne' conclusion à l'exercice: que l'on devine?... ou justement que l'on ne devine pas?... les trois étudiantes n'étaient pas tout à fait certaines de la réponse quand je leur ai posé la question. 

Les deux autres groupes ont ensuite fait part de leurs consignes. 

Le deuxième groupe avait préparé une consigne très similaire, donc on n'a pas fait l'exercice. Mais le troisième avait préparé une autre consigne extrêmement intéressante, basée pas directement sur le concept du chronotope mais sur celui du kénotype. 

Du WHAT? t'arrêtes de nous saouler avec ton jargon?

Mais je vous jure que c'est intéressant promis. Le kénotype, dit Nikolajeva en s'appuyant sur les travaux de Mikhail Epstein, c'est l'inverse de l'archétype. L'archétype, qui vient des mots pour 'ancienne image' ou 'ancien type', c'est tout ce qui fait partie de la batterie d'objets ou de personnages qui vont activer des scripts anciens chez le lecteur, et en particulier en littérature jeunesse des artefacts anciens qui vont caractériser et/ou ancrer les chronotopes: par exemple une épée magique, un tapis volant, etc. 

Le kénotype, par opposition, c'est l'objet contemporain qui va lui aussi ancrer un chronotope, soit créant donc un chronotope d'un type entièrement nouveau (et donc des attentes génériques différentes), soit modifiant ou transgressant légèrement les chronotopes et attentes génériques plus anciennes. 
 La suggestion de Nikolajeva étant que dans la LJ contemporaine, il y a une absorption très grande de ces artefacts nouveaux, voire de ces inventions technologiques, qui vont modifier les paramètres des chronotopes. Par exemple: l'appareil photo, la radio, le vélo, le téléphone, la machine à écrire, le métro, le dictaphone, etc. 




Donc la consigne de mon étudiante était de choisir un kénotype parmi une liste (plus ou moins ceux que j'ai listés ci-dessus) et d'écrire un plan d'intrigue basé autour de cet objet, en mettant tout particulièrement l'accent sur le genre, le lieu et la temporalité du récit. 

J'ai plaisanté en disant que j'avais déjà utilisé le kénotype du vélo dans un de mes livres, est-ce que j'avais le droit de réutiliser mon histoire? 

Ca les a fait rire vachement, enfin en mode 'tain fait pitié celle-là'.

J'ai donc choisi le kénotype du dictaphone et me suis retrouvée en 15 minutes avec un plan pour une sombre histoire de meurtre avec 2 ados communicant par cassettes audio interposées. 


steampunk dictaphone
Ce qui était plutôt marrant, en partageant nos histoires, c'était de voir à quel point les histoires utilisant le même kénotype étaient similaires en termes de genre et de chronotope. L'autre étudiante qui avait choisi le dictaphone avait rédigé un plan pour... une sombre histoire de meurtre avec 2 ados communicant par cassettes audio interposées. 

Face à nos romans noirs, les deux filles qui avaient choisi la machine à écrire avaient écrit des plans pour des romans de fantômes, où les tapoteurs à la machine communiquent avec les morts. Drôle, non? Le kénotype, cet archétype de la modernité, nous commandait instinctivement genre et chronotope. 

J'ai donc été assez fascinée par cet exercise et il se pourrait bien que je le réutilise à l'avenir. 

L'avenir, cependant, c'est une autre histoire, et j'y viendrai après-demain, dans le compte-rendu de la toute dernière session...

Merci de continuer à me lire! et de vos commentaires, toujours aussi chouettes. Normalement je réponds à tous mais là dernièrement je me suis laissée submerger, sorry! je les lis, promis...

3 commentaires:

  1. Je suis admirative !
    Merci pour ces explications si limpides et qui donnent de folles envies de lecture !

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  2. La Licorne à lunettes20 décembre 2017 à 01:15

    Merci je suis moins cruche-nouille après chaque lecture ! Aujourd'hui chronotope et kenotype d'un seul coup ! J'en suis encore sidérée de tant de connaissances engrangées, sans effet cellulite.

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