De retour d'un colloque à Oslo sur la littérature jeunesse et déjà à la préparation de trois ou quatre autres. En juin, je m'envole pour la Virginie (tous les Ricains de mon accointance s'exclament 'la Virginie? mais pourquoi? y a trop rien à faire là-bas!') pour un colloque sur la révolte et la révolution dans la littérature jeunesse contemporaine. En juillet, je traverse l'Angleterre pour aller à Chester à un autre colloque. En septembre, je pars pour Tübingen en Allemagne où je prendrai part à une table ronde pour doctorants sur les albums jeunesse.
Le colloque auquel je viens de participer, en Norvège, portait sur les albums jeunesse du nouveau millénaire. J'y ai présenté un papier sur la construction de l'identité nationale française à travers la révolution dans trois albums contemporains:
Les enfants de la Révolution, de Thibaud Guyon, 2010, l'Ecole des Loisirs (sur la Révolution Française)
Véro en Mai, d'Yvan Pommaux et Pascale Bouchié, 2008, L'Ecole des Loisirs (sur Mai 68)
Tous en grève! Tous en rêve!, d'Alain Serres et Pef, 2008, Rue du Monde (sur Mai 68)
Je vous conseille fortement, évidemment, de lire ces trois albums qui, déjà, sont très réussis, mais qui reflètent aussi tout le paradoxe de la transmission de l'héritage révolutionnaire aux enfants (qui coïncide d'ailleurs parfois avec les problématiques de la théorie de la littérature jeunesse). On a d'un côté l'adulte galvanisateur, qui encourage l'enfant à exercer son esprit critique et à se libérer de l'autorité (ou au moins de la contester) en s'inspirant des grandes figures révolutionnaires et d'une iconographie très symbolique, inspirée de La Liberté guidant le peuple, de Delacroix. De l'autre côté, on a toujours la tendance protectrice de l'adulte qui cherche à conserver son autorité en l'établissant comme légitime et durement gagnée par des luttes passées, et à préserver l'enfant dans un état d'innocence. Les deux tendances cohabitent dans ces livres qui dessinent l'identité française dans toutes ses contradictions, à la fois constamment renouvelée par un cycle de révolutions et de contestations, et éternelle parce que précisément ancrée dans cette 'tradition' révolutionnaire.
A Oslo, les organisateurs de ce colloque international nous ont passé le relais, à nous les cinq doctorantes de Cambridge, pour organiser la prochaine édition du colloque en mars ou en avril 2012. On s'est donc déjà lancées dans les préparatifs, et ça s'avère chargé - il faut qu'on fasse des demandes de financement, qu'on lance des appels à contributions, qu'on organise tout depuis les pauses café jusqu'à la publication du livre tiré du colloque. Mais déjà, en quelques jours, on a eu notre lot de joies et de surprises et je n'ai qu'une hâte - qu'il y en ait d'autres.
Et puis il faut quand même que je fasse mon doctorat en parallèle.
dimanche 17 avril 2011
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Et puis deux ou trois petits projets littéraires aussi... Non? ;-)
RépondreSupprimerEn tous cas, ça a l'air passionnant, Clèm'! J'adore le compte-rendu que tu en as fait.
yes, mais j'essaie de les garder séparés! pas facile :) merci pour le commentaire Sardine
RépondreSupprimerImpressionnant ! J'ai beaucoup aimé le premier des livres cités et tu me donnes envie de connaître les deux autres ! Bon courage à toi !!!
RépondreSupprimerClémentine, j'attends toujours tes billets avec impatience, c'est toujours SUPER RICHE. Merci !
RépondreSupprimermerci pour vos commentaires! c'est gentil Estelle, j'aimerais bien publier plus souvent mais en ce moment c'est speed :)
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