jeudi 20 mai 2010

Créativité à l'université



Hier c'était le grand jour pour les 9 élèves de mon master de littérature jeunesse: la présentation devant toute la classe (safétrépeur) des projets créatifs pour enfants réalisés au cours de l'année. Ce module n'était pas noté, mais il était obligatoire: il s'agissait d'écrire quelque chose de court pour enfants, que ce soit un conte, un poème, un album, un chapitre de roman, une nouvelle, une petite pièce de théâtre, en bref la liberté complète avec une goutte de créativité nécessaire.

J'ai donc présenté 'The Year of the Lobster' (d'ailleurs... je ne dis rien mais...!) et mes camarades ont présenté leurs propres projets. Tout le monde a été stupéfait de la diversité des projets proposés, ce qui prouve bien qu'on peut être universitaire sans être formaté (hein Normale Sup'... sans rancune!). Voilà un petit éventail:

- Un chapitre de roman sur deux fillettes dont la mère a quitté le domicile familial.
- Un album écologique contre la pollution des mers.
- Un poème fait par une étudiante pour son nouveau neveu.
- Un extrait de journal intime fictionnel d'une ado de 17 ans du Bangladesh.
- Un poème sur un oiseau (pas trop pour enfants, celui-là, y a eu un peu de triche)
- Une nouvelle inspirée d'Alice au Pays des Merveilles comprenant un crabe et un rocher.
- Un court récit autobiographique racontant les invasions de sauterelles dans les grandes plaines du Canada.
- Un poème-récit ultra rigolo plein de brocolis qui font du violon et de macarons qui font du surf sur des cappucinos.

Bref, c'était une séance particulièrement intéressante. La littérature jeunesse est un art tellement multiple et plastique qu'on se demande pourquoi il est toujours boudé par les Grands Esprits de ce monde. Il n'a rien à envier à la littérature pour grandes personnes, loin de là. Si tant est qu'on en trouve le moyen, la littérature pour enfants permet d'aborder n'importe quel sujet. C'est parce que beaucoup d'adultes persistent à acheter à leurs enfants des livres destinés à les endormir plus facilement à l'heure du dodo qu'ils n'ont aucune idée de l'invraisemblable créativité de ces auteurs jeunesse qui, eux, cherchent plutôt à les éveiller, les petits.

Heureusement, il me semble que la littérature jeunesse est de plus en plus étudiée et de plus en plus valorisée. Je vais entamer l'année prochaine un doctorat l'année prochaine et j'ai obtenu une bourse d'études complète de la part d'un organisme gouvernemental, comme quoi, ceux qui étudient l'idéologie dans les bouquins pour enfants commencent à être considérés comme aussi valables que ceux qui étudient les virgules dans Shakespeare. Pourvu que ça dure, malgré la crise...

2 commentaires:

  1. ca a l'air super intéressant tiens, un doctorat sur l'idéologie dans les livres pour enfants. Moi j'aime encore lire de la littérature jeunesse, et les dessins animés jeunesse. A mes heures perdues. Je comprends tout à fait ton intérêt. Et je suis d'accord, rien à envier à la littérature pour grands :) je me rappelle de Claude Ponti, de Roald Dahl, et tous ces auteurs qui ont bercé mon enfance.
    En fait j'ai hate d'avoir des enfants pour leur raconter des histoires!!!!
    En tout cas je trouve ca super bien ce que tu fais, et ton blog est très intéressant... Félicitations pour tout! :)
    Bisous
    Agathe (de Cambridge)

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  2. Tiens coucou Agathe! faut qu'on se fasse un café un de ces jours :) oui c'est sûr c'est super intéressant, et évidemment c'est la définition même d'une passion de jeunesse...
    Claude Ponti c'est vraiment l'une de mes idoles en la matière... Il y a un très bon bouquin d'analyse de ses livres en France (l'un des rares sur le sujet).
    à bientôt et merci de ta visite!
    good luck with exams

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